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L'écervelé - Des livres pas comme les autres !
4 décembre 2012

PUNISHERMAX // Jason Aaron & Steve Dillon

punisher max 2

Le scénariste Jason Aaron, en reprenant le Punisher sous le label Max, la collection adulte de la Maison des idées, reprend aussi la démarche d'un Miller sur Batman. Il s'affranchit de la continuité de la série et dévoile un personnage vieilli, mal en point et en proie aux questionnements, fait notable tant le lecteur est habitué à son comportement expéditif – c'est un euphémisme. Dans les deux premiers volumes, Aaron prend le temps de planter l'univers et son aura et de définir le rôle de chaque personnage. Le Caïd sera l'ennemi du Punisher, sa cible première. Un Bullseye particulièrement azimuté sera l'obstacle à franchir, imprévisible et extrême. Un tel casting engendre forcément son lot d'action et de gore. Les scènes de gun fights et autres bastonnades sont d'une inventivité rafraîchissante et toujours fluides et certains passages bien saignants apportent une dose bienvenue de grand-guignol. Le ton est donné. Puis arrive un troisième volume comme un tournant à angle droit. À l'affrontement divertissant vient s'ajouter une sorte de psychanalyse du personnage. Au travers du rôle de Bullseye, Aaron revient sur le passé du Punisher. La révélation qu'il a connue au Vietnam, quand il s'est découvert un goût renforcé pour le meurtre. Le rôle-clé du massacre de sa famille, événement déclencheur de sa carrière de justicier autoproclamé. Quand et comment est-il devenu un être prêt aux pires extrémités. Sa mission peut-elle supporter quelque limite que se soit ?... Le scénariste creuse, décortique chaque aspect de cet être de papier, créant une empathie nouvelle en nous dévoilant qui est Frank Castle quand il ne porte pas son tee-shirt à la tête de mort. On aura rarement vu une trame si subtile pour un récit mettant en scène un héros qui n'a jamais entendu le mot finesse. Pour couronner le tout, la partie graphique est assurée par un M. Steve Dillon au meilleur de son art. Sa ligne claire vicieuse et son sens du découpage explosent dans ce récit aussi passionnant qu'amusant pour qui n'a pas peur de la vulgarité et des éviscérations.

Landry NOBLET

20110525194730_t1

 

 

PunisherMax, Jason Aaron (scénario), Steve Dillon (dessin) & Matt Hollingsworth (couleurs), traduit de l'anglais (USA) par Nicole Duclos, 4 volumes, 120/140 p. par volume, Panini Comics, 2011, 2012.

NB : la série compte en réalité 5 volumes. Le troisième est constitué d'histoires courtes dont la lecture n'est pas nécessaire à l'histoire. Seule la lecture des volumes 1, 2, 4 & 5 suffit.

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Commentaires
V
Punishermax de Aaron, pfff quelle tuerie cette série. On offre à Monsieur Scalped l'occasion de se faire les dents sur l'esprit vengeur à tête de mort de Marvel.<br /> <br /> <br /> <br /> Mission accomplie en quatre tomes (T1-2-4 et 5), Jason Aaron réussit à insuffler à Frank Castle toute "sa putain d'rage", la détermination et le désespoir que l'on retrouve dans tout bon récit noir qui se respecte. Un début, un milieu et une fin pour la version Punisher d' Aaron en quatre volumes, ce qui donne en gros sa vision sur le justicier vengeur.<br /> <br /> <br /> <br /> Comme à son habitude, l'auteur montre un personnage violent. Torturé, fatigué mais déterminé qui va jusqu'au bout pour mener sa vengeance destructrice et affreuse face à un ennemi tout aussi redoutable et pervers. Son Punisher est vieux, au bout du rouleau et excelle dans l'art de tuer et de punir. Suivant les traces de Garth Ennis, Aaron ne se refuse rien. Il travaillera en fond la psychologie de son personnage, avec un Frank désabusé qui revient du front prêt à laisser aller son mauvais côté, limite de "lâcher" sa folie sur tout le monde...comme si le Punisher devenait sa personnalité propre et Frank Castle sa couverture. Un air de déjà vu avec Bruce Wayne et Batman, peut-être !!! Et là la perte tragique de sa famille survient...<br /> <br /> <br /> <br /> En face, le scénariste lui lâchera un amish repenti, un Bullseye exceptionnel, une Elektra sadique et manipulatrice mais surtout un Caïd et une Vanessa pourris de pouvoir. Et c'est là qu'il faut féliciter Aaron, comme sur Scalped il sublime toute sa palette de personnages en leur donnant beaucoup de profondeur. Castle est sur les genoux, vulnérable mais ne baisse jamais les bras malgré ses multiples "bastos" dans le buffet, Bullseye est carrément barré allant jusqu'à kidnapper une famille moyenne pour comprendre son adversaire puis se débarrasser de ses "témoins" (une belle démonstration de la mentalité psychopathe digne d'un John Doe de Seven). Elektra elle est un assassin sans foie ni loi, prête à n'importe quoi pour de l'argent et couchant avec le ou la plus offrante. Mais se sont surtout Wilson et Vanessa Fisk qui décrochent la timbale avec leur rapport au pouvoir et à la perte d'un enfant. Ce qui démontre surtout les motivations de chacun. <br /> <br /> <br /> <br /> Bref l'ami Jason apporte beaucoup de relief à ses personnages et à son intrigue donc inutile de raconter la fin mais tout cela se termine dans la joie et la bonne humeur !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Steve Dillon, Monsieur Preacher quand à lui assure l'intérim. C'est propre, c'est net, sans fioritures donc bien dessiné et il remplit bien son "contrat". Ses détracteurs diront que ses visages masculins et féminins changent guère mais il fait reconnaître qu'il s'est très bien rendre les expressions du visage le bougre. Surtout dans les regards, comme la colère ou le vice... <br /> <br /> <br /> <br /> Donc Punishermax tout comme Scalped sont des valeurs sûres. Jason Aaron happé par le mainstream chez Marvel, démontre avec ces deux titres (phares d'ailleurs) qu'avec les mains libres, il fournit des récits rageurs et beaucoup plus subtils qu'il n'y paraît.<br /> <br /> <br /> <br /> La badass-attitude à son représentant et il se nomme Jason Aaron (un p'tit clin d'oeil au magazine Geek).<br /> <br /> <br /> <br /> A bon entendeur salut !!!
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